Sur la route 66
La frontière est désormais bien loin derrière nous. Les Etats-Unis nous ouvrent leur porte pour 90 jours. Une heure trente pour passer une ligne. Les chemins de la bureaucratie migratoire sont encombrés d’embûches. Les States sont aussi vastes que le rêve américain. Trois mois pour les traverser d’Est en Ouest, de l'état de New York au Nord jusqu'à celui de Californie au Sud, ne seront pas de trop. Il faut choisir un itinéraire, ce sera celui de la 66. Une histoire, un mythe, un monument. Si l’Amérique est un décor de cinéma, la route 66 est à elle seule un road movie. Notre escapade prendra des airs d’Easy rider.
Des états unis par le drapeau mais si disparates de part leur situation, leur paysage et leur culture. New York et les berges du lac Erie ; les champs de maïs et soja de la Pennsylvanie, l'Ohio, l'Illinois et l'Indiana ; près de 400 bornes de piste le long du Missouri ; le Kansas et l'Oklahoma nous projettent dans les prémices de l'Ouest. Bottes de cuir, Stetson et boucle de ceinturon. Le middle west, trait d'union vers les espaces sauvages. Kerouac écrivait dans On the road : « J'étais à mi-chemin à travers l'Amérique, à la ligne de démarcation entre l'est de ma jeunesse et l'ouest de mon avenir. » Nous suivons le rouleau d'asphalte de Jack.
Les effluves de bétail embaument l'air, les routes deviennent rares. Les Cadillacs trimballent des trophées de cornes de vache sur le capot : le Texas. Puis, le Nouveau Mexique d'où j'écris ces quelques lignes. Minuscules cactus perdus dans des horizons sans fin, énormes tarentules à faire tourner de l'œil tout arachnophobe, qui pullulent sur la chaussée et vous font réfléchir à 2 fois avant de poser le bivouac. Paysage désertique jonché de promontoires qui abritaient au temps des chariots et des six coups, les sentinelles indiennes. Les rivières charrient des flots rouges. Les rochers s'efrittent, les canyons ouvrent la terre comme les crevasses fendent le glacier. L'air chaud transpire la liberté. Le Nouveau Mexique est beau et sauvage.
Chaque soir, mes carnets se remplissent de notes, de portraits et d'annotations. Le temps me manque pour écrire des articles sur ce blog. Trop à vivre pour se laisser distraire par le virtuel. Je vous invite donc à suivre l'actualité de ce voyage via Facebook où je peux en quelques mots et photos partager avec vous notre univers sur la route. Vous trouverez le lien sur ce site. Par contre, je pense publier sur ce blog des petits textes issus de mes notes. Des instantanés de vie pris sur le vif que j'aime à appeler « esquisses de voyage ». Comme un croquis, une carte postale ou un polaroid, je cueille des instants éphémères pour les figer entre les lignes de mes carnets de route.
J’écris rapidement sur une tablette sans trop relire, il se peut donc qu'il manque des mots, des accents ou que des coquilles se glissent dans le texte.
